Les plantes aussi ont une stratégie…
Le chêne : Grandir au dessus de tous. Occuper le maximum de volume… une fois bien installés, on nous voit de loin. Nous mettons du temps à pousser, et nous devons en éliminer plus d’un pour nous imposer. Nous verrons passer des générations d’hommes. Nous enfonçons profondément nos racines. Nous sommes bâtis pour durer.
La jacinthe des bois : Chaque année, nous créons l’événement. Nous profitons des jours qui rallongent, et juste avant que les grands arbres qui nous surplombent ne nous fassent trop d’ombre, nous surgissons, nous couvrons le sol d’un tapis bleu. Nous accumulons ainsi assez de réserves pour le reste de l’année. Après notre show, nous nous faisons discrètes.
La ronce : Nous profitons de chaque trouée, là où la lumière pénètre, pour gagner du terrain. Nos tiges se courbent et reprennent racine un peu plus loin. C’est ainsi que nous avançons, d’année en année, jusqu’à couvrir le sol d’un tapis impénétrable. Nous poussons vite et nos épines nous protègent. Nous nous moquons bien de notre impopularité…
Le ginkgo biloba : Nous résistons à tout, aux pires calamités. Notre mode de vie, particulier, ne nous y prédisposait pas. Nous sommes des arbres quasiment fossiles, des survivants. Nous poussons lentement en prenant tout notre temps. On nous respecte, et si la concurrence n’est pas trop rude, nous pouvons vivre plus de deux mille ans.
La renouée du Japon : Nous envahissons, d’année en année, un territoire de plus en plus grand. Nous profitons de toutes les opportunités pour nous déplacer et nous établir partout où cela est possible. Une fois sur place, impossible de nous déloger ! Nous ne sommes pas spectaculaires, nous pourrions passer inaperçues... avant qu’il ne soit trop tard !
L’ophrys abeille : Nous occupons une niche très spécifique. Discrètes, nous ne prenons que peu de place. Il faut se baisser pour nous remarquer. Les connaisseurs nous apprécient. Nous avons besoin d’un biotope très particulier pour nous établir, et d’alliés pour nous y maintenir. Ce sont ces singularités, et notre rareté, qui font notre richesse. On nous trouve quand on nous cherche !